« A
l'origine, Hikikomori-Le
refuge est
l'exploration d'un noeud familial. Un drame muet, qui met en scène
une situation inextricable. Un adolescent, Nils s'est retiré du
monde. Il a refermé la porte de sa chambre et il n'en sortira plus.
De
l'autre côté de la porte, ses parents - silencieux devant ce drame
– se trouvent eux aussi enfermés dans le couloir qui mène à la
chambre de leur enfant.
Les spectateurs, munis d’un casque, vivent alors chacun une histoire singulière. Tous voient le même spectacle, mais chacun le traverse accompagné d'une narration particulière.
Les spectateurs, munis d’un casque, vivent alors chacun une histoire singulière. Tous voient le même spectacle, mais chacun le traverse accompagné d'une narration particulière.
Sous
le casque, une voix les accompagne, et leur permet de vivre
l'histoire : soit du point de vue de l'enfant, soit du point de vue
du père, soit (pour les plus jeunes dès 8 ans) au travers d'un
conte murmuré par la mère au pied de la porte de la chambre.
De ce prétexte, se construit alors une représentation de l'isolement, de la disparition de la communication.
De ce prétexte, se construit alors une représentation de l'isolement, de la disparition de la communication.
Hikikomori-
Le refuge pose
cette question de l'isolement comme possible refuge dans des mondes
imaginaires. Dans ce spectacle nous explorons l'affrontement entre le
monde commun - celui dans lequel nous vivons tous - et les
mondes singuliers ( ceux dont nous sommes les créateurs et
aussi le centre).
Finalement
de manière légèrement anticipée c'est la construction d'une
société faite d'images et de communications nouvelles que nous
étudions et surtout la place que ce monde réserve à chaque
individu.
« Quel
monde sommes-nous en train de construire? »
pourrait être la question qui résonne aux oreilles du public
inter-générationnel, à la sortie du spectacle.
Depuis des années, en compagnie d’Haut et Court mon équipe artistique, constituée de fidèles compagnons de route depuis 18 ans, nous défendons l'idée d'un théâtre qui s'adresse à la subjectivité des spectateurs.
Depuis des années, en compagnie d’Haut et Court mon équipe artistique, constituée de fidèles compagnons de route depuis 18 ans, nous défendons l'idée d'un théâtre qui s'adresse à la subjectivité des spectateurs.
Un
théâtre qui aime la littérature et le phénomène interprétatif
de la lecture, de la vision d'un spectacle.
Toute
représentation est évidemment polysémique, et notre art doit poser
davantage de questions qu'il n'apporte de réponses.
Mais
force est de constater que ce que nous considérons comme un acquis
ne l'est pas.
Nous
vivons une époque dans laquelle les messages textuels ou visuels
explicites triomphent. Et le Théâtre n'échappe pas à la règle.
Je
crois aussi que la capacité empathique de l'humain s'estompe.
Pourtant,
à mon sens, c'est cette capacité de comprendre les choses depuis
d'autres points de vue que le sien, qui permet de former une
communauté pensante, intelligente et de pouvoir vivre ensemble.
C'est pour cela que ce spectacle existe. Hikikomori-Le refuge est la traduction formelle de cette idée.
C'est pour cela que ce spectacle existe. Hikikomori-Le refuge est la traduction formelle de cette idée.
C'est
la preuve par l'expérience - pour ceux qui l'ont oublié ou bien qui
n'ont jamais eu la chance de l'éprouver - que chaque image est bien
polysémique et que chaque situation s'interprète depuis différents
points de vue ; même sous le casque chaque histoire,
individuellement, reste interprétable de manières diverses. »
Joris
Mathieu - mars 2016